Avec la hausse constante des vols de téléphone portable, les assureurs ont le vent en poupe : il suffit à votre revendeur de vous montrer quelques chiffres pour vous faire peur et vous pousser à signer un contrat. Pour autant, dans la plupart des cas, une assurance smartphone s’avère totalement inutile. Et je vous explique pourquoi en 3 raisons !
Quelques trucs à savoir sur le téléphone mobile
Avant toute chose, voici deux informations importantes à connaître sur les téléphones portables dans le monde :
- 7 milliards d’abonnements téléphoniques (lire cet article) sont recensés sur la planète, ce qui fait en moyenne un abonnement par habitant ! (Sachant que certains n’en ont pas du tout, notamment dans les pays les plus pauvres, et d’autres en accumulent plusieurs) ;
- En Île-de-France, 1 vol sur 2 commis dans les transports en commun concernait un smartphone… en 2010 ! On vous laisse imaginer ce que ces chiffres peuvent être aujourd’hui avec la démocratisation de ces appareils. Si l’on en croit ce papier effrayant, la moitié des vols dénombré chaque année aux États-Unis aurait pour cause un appareil mobile.
Bref, augmentation du nombre de smartphones + hausse du nombre d’appareils dérobés, cela signifie concrètement que vous avez une chance non négligeable dans un avenir proche de vous faire délester de votre mobile (téléphone ou tablette). Et de finir la journée en pleurnichant sur votre malchance.
Maintenant, brisons un mythe : ce n’est pas une raison pour autant de souscrire une assurance smartphone. Je ne veux pas dire qu’un malheur ne peut pas vous arriver, mais que dans 99% des cas, celle-ci ne vous servira à rien. Et voici pourquoi.
1. Le téléphone perd rapidement de la valeur
Le principe d’une assurance smartphone, c’est de vous indemniser pour votre téléphone en cas de vol ou de bris accidentel, dans certaines conditions. Pour bénéficier de ce service, vous allez devoir débourser un certain prix, qui navigue entre 5 et 15€ mensuels en moyenne. Tout dépend du téléphone en question, notamment de son coût d’achat.
Sauf que la valeur de votre appareil baisse très rapidement, à la seconde où vous le sortez de sa boîte. Au bout d’un an, il ne vaut déjà plus que la moitié de son prix d’origine environ. Au bout de 6 mois déjà, il est fort possible que le coût de votre assurance smartphone commence à se rapprocher de la valeur du téléphone lui-même.
L’astuce des vendeurs consiste à présenter les tarifs de l’assurance comme indolores : 5€ par mois, ce n’est pas grand-chose. Et c’est vrai. Mais si vous multipliez par 12 mois, vous obtenez 60€. Et pour un smartphone récent, comptez 15€ par mois, donc 180€ par an… Autant dire que ça grimpe vite, et qu’en parallèle la valeur du téléphone baisse continuellement.
Donc, à moins d’avoir investi dans un mobile dernier modèle, iPhone 6 ou Samsung Galaxy S6 par exemple, dont le prix à l’achat est extrêmement élevé, il n’est pas vraiment intéressant de mettre de l’argent dans une assurance smartphone. Sans parler du fait que même en cas de vol ou de bris, il n’est pas dit que vous remplissiez les conditions nécessaires à une indemnisation…
2. L’assurance smartphone ne rembourse que rarement la casse
Très fragiles, les appareils les plus récents rencontrent beaucoup de soucis techniques (Samsung est connu pour ça). Et, en outre, il se cassent très facilement : nous connaissons tous quelqu’un dont l’écran de l’iPhone n’a pas survécu à une chute de quelques centimètres. Et ne croyez pas qu’une assurance smartphone va vous sauver si votre portable se brise en deux morceaux.
Pour que la garantie « bris accidentel » fonctionne, il faut en général que l’événement en cause soit réellement « accidentel », c’est-à-dire extérieur à vous. Ce qui signifie concrètement que les situations suivantes ne sont pas couvertes :
- Faire tomber son téléphone par terre ;
- Le plonger accidentellement dans l’eau ou le mouiller excessivement.
Pour que l’assurance smartphone justifie un remboursement de l’appareil, il faut donc subir une péripétie extérieure et totalement fortuite, du style objet lourd qui tombe dessus (un arbre déraciné, une vitre de café qui se brise sur votre table, etc.) ou événement improbable comme une enclume venue du ciel qui pulvériserait votre smartphone tout neuf.
Et même si c’est le cas – mettons qu’un panneau publicitaire est tombé sur votre téléphone –, encore faut-il parvenir à le prouver à votre assureur. Bon courage.
3. L’assurance smartphone ne prend en compte que le vol avec agression
Si vous pensez que c’est plus simple en cas de vol, détrompez-vous : la plupart des contrats d’assurance smartphone stipulent que l’acte doit d’être accompagné d’une agression ou d’une effraction. Si vous n’avez pas été victime d’une menace ou d’une contrainte physique, il y a de fortes chances que votre assurance ne joue pas.
De fait, un pickpocket qui vous dérobe votre mobile dans le métro ou un agresseur qui vous fait simplement peur ne suffisent pas. La victime doit procéder à une déclaration de vol au commissariat qui prouvera sa bonne foi au moment de la demande d’indemnisation, mais là encore, comment prouver qu’il y a eu menace physique ou agression ?
À défaut d’élément probant, l’assureur peut tout à fait métamorphoser l’agression subie en simple perte, et ne rien rembourser. C’est la raison pour laquelle de nombreux cas de pertes banales sont déclarés comme des vols avec agression ; et c’est pourquoi les assureurs, en retour, ont tendance à se méfier d’autant plus de ces déclarations.
Ma conclusion : passez votre chemin !
Autant vous dire que parvenir à se faire indemniser pour le vol ou le bris accidentel de son mobile, même si vous avez contracté une assurance smartphone, tient du miracle. Mon conseil ? Tentez votre chance sans cette option, et faites preuve de prudence, ça vaudra tous les contrats du monde !
Méfiez-vous surtout des discours des vendeurs qui sont prêts à tout pour vous convaincre de souscrire une assurance smartphone, jusqu’à vous promettre des choses qui ne sont pas dans le contrat. Cette vidéo vous en apprendra davantage :
