Plus qu’un simple loisir ? L’essor du foot à 5

Si le traditionnel football à onze a connu après la Coupe du Monde 2010 et la tristement célèbre affaire du bus de Knysna, une nette chute de popularité, une autre variante footballistique a parallèlement connu une véritable explosion. Moins contraignant sur les plans physique et personnel et surtout plus convivial, le foot à 5 est devenu une activité de plus en plus pratiquée. Au point d’être devenu plus qu’un loisir ?

Foot à 5, futsal : qui est qui ?

Avant d’entrer dans le vif du sujet et de fouler avec fougue et détermination les pelouses synthétiques, arrêtons-nous un instant sur quelques points de définitions. Le foot à 5 (ou five-a-side-soccer ou simplement five) n’est pas le futsal. Même s’ils font intervenir tous deux le même nombre de joueurs (cinq de chaque côté donc) ce dernier se joue sur un terrain le plus souvent plus grand, doté d’un revêtement en bois ou synthétique et autorisant les sorties de balles.

À l’inverse, le foot à 5 se définit plutôt comme suit :

  • Terrain de 25 mètres sur 15
  • Pelouse synthétique
  • Barrières sur les côtés surmontées d’un filet

Le tout donne ainsi l’impression d’évoluer dans une cage fermée, renforçant l’esprit urbain qui lui offre toute sa personnalité et en fait sa force.

Toujours au rayon des différences, le futsal bénéficie d’un cadre très réglementé et institutionnalisé, avec une fédération internationale propre et de nombreuses compétitions officielles nationales et internationales, quand le five reste avant tout un loisir qui, en France -contrairement à d’autres pays européens-, n’est même pas chapeauté par la Fédération de Football (FFF).

Enfin, dans les deux cas, les tacles glissés sont proscrits et la règle du hors-jeu ne s’applique pas. À noter également au five que toute irruption d’un défenseur dans la zone réservée au gardien donne systématiquement lieu à un penalty.

Plus qu'un simple loisir l'essor continu du foot à 5 1

Rendez-vous en zone indus’

Le public du foot à 5 se compose majoritairement de jeunes hommes urbains âgés de 24 à 35 ans. Car malgré une implantation de plus en plus forte sur l’ensemble du territoire, le five reste principalement cantonné aux grosses agglomérations : région parisienne, Lille, Strasbourg, Nantes, Nice etc. Le joueur régulier de five est ainsi amené à se déplacer régulièrement dans les zones industrielles proches de chez lui, comme aime à s’en moquer le toujours très cynique So Foot.

L’objectif est davantage de passer du temps entre amis tout en tentant de maintenir un semblant de forme afin de se prouver -le plus souvent à soi-même- que non, on est pas trop vieux pour ces choses là ! D’autant que la plupart des salles de foot à 5 proposent, en plus des simples terrains, diverses activités annexes :

  • Bar voire restaurant
  • Retransmission de matchs nationaux et internationaux
  • Billard, air hockey, jeux d’arcade etc.

De quoi faire grimper quelque peu la facture mais surtout de se détendre après des parties revenant par personne entre 5 et 10€ et où certains joueurs ne manquent pas d’abandonner sur le terrain un sinon deux de leurs poumons.

Zidane, Neymar : des ambassadeurs de renom

Comme tout business florissant, le foot à 5 entraîne dans son sillage toute une nouvelle économie. Non seulement le nombre de commerces spécialisés ne cesse de croître -malgré une légère inflexion ces deux, trois dernières années- mais les plus grandes marques du secteur (Nike, Adidas) ont déjà lancé une gamme dédiée au five. Plusieurs joueurs mondialement connus tels Zinedine Zidane en France ou Neymar au Brésil ont aussi grandement contribué au développement et au rayonnement de la discipline.

Un succès qui ne se dément plus et qui a enfin attiré l’œil de la FFF qui prévoit d’organiser chaque année une Coupe de France du five. L’objectif est d’attirer environ mille équipes mais aussi et surtout de gonfler le nombre de licences, cette dernière étant obligatoire pour poursuivre la compétition au-delà du niveau départemental.

Alors professionnel le foot à 5 ? S’il n’en a probablement pas l’ambition, il suffit d’aller faire un tour dans un des centres les plus prisés de la capitale pour se rendre compte que certains acharnés ne sont pas là pour se laisser marcher dessus. Sachez d’ailleurs que de véritables techniques existent pour devenir un « pro » du petit rectangle vert. Quant à moi je vous laisse on m’attend pour un match à Aubervilliers !